Le Beau, au-delà du regard
- sebastien-mahier
- 29 oct.
- 3 min de lecture
La notion du beau a toujours été une source de réflexion pour moi. Pas le beau décoratif, ni celui qui cherche à plaire, mais ce beau qui nourrit, qui apaise, qui fait sens sans qu’on comprenne encore pourquoi .Ce beau qui éveille une joie tranquille, une sensation d’accord intérieur, une impression d’unité et un profond sentiment de satisfaction. Je me rends compte qu’il traverse toutes les sphères : les objets, les gestes, les mots, les êtres. Le beau arrive sans prévenir. Il ne s’impose pas, il révèle.

Il y a une anecdote que je raconte souvent pendant mes formations en radiesthésie, surtout quand quelqu’un me demande :
« Comment choisir son pendule ? »
Je leur parle toujours du beau. Parce qu’il ne s’agit pas seulement d’efficacité ou de précision, mais de plaisir à être avec l’objet, de le trouver beau, de prendre plaisir à le voir osciller, à le tenir, à sentir qu’il y a une affinité, un dialogue silencieux. Le beau relie l’esthétique, le sens et l’affect.
Je me souviens de ma première fois dans une boutique de lithothérapie. Je cherchais un pendule, sans trop savoir comment m’y prendre. La vendeuse, qui est devenue une amie depuis, me regardait avec un sourire silencieux. Parmi tous les pendules, un seul m’attirait. Il était beau, oui, mais ce n’était pas qu’une question d’apparence. Il y avait quelque chose de profondément vivant dans cet objet. Un plaisir à le toucher, à le regarder, à le faire bouger. Mais j’hésitais encore.
Alors la vendeuse m’a proposé de tester des planches de radiesthésie consacrées aux minéraux. Elle m’a prêté un pendule pour cela, et le résultat a été clair :la pierre qui m’était indiquée était l’agate de feu. Et le pendule qui me plaisait tant… était justement en agate de feu.
Ce jour-là, j’ai compris que le beau n’était pas un hasard : c’était une résonance juste. Quelque chose en moi savait déjà, avant que la raison n’intervienne. Le beau, c’est le sens qui s’exprime avant le sens.

Depuis toujours, les êtres humains essaient de comprendre ce mystère. Les philosophes grecs disaient que la beauté est une porte vers le divin. Pour Platon, contempler le beau, c’est se souvenir du vrai. Dans les mythes, des figures comme Aphrodite, Sarasvati ou Brigid symbolisent cette force du beau :celle qui relie, féconde, donne forme à l’invisible.
Dans les traditions spirituelles, le beau est une vibration d’unité. Il apparaît quand tout est à sa place, quand l’intérieur et l’extérieur se répondent .Le beau n’est pas une apparence : c’est une présence. Il nous remet en accord avec ce qui est juste.
J’ai retrouvé cette sensation plus tard, pendant une formation avec Loan Miège. Un stagiaire s’était plaint d’une douleur au bras, et Loan s’est approchée pour travailler sur lui. Ses gestes étaient simples, souples, précis. Elle suivait une logique que nous ne pouvions pas saisir, mais tout en elle respirait la justesse. Je ne comprenais pas ce qu’elle faisait — et pourtant, c’était beau.
Ce beau-là n’avait rien à voir avec l’esthétique. C’était une beauté du sens incarné, du geste qui relie, du mouvement qui enseigne sans paroles.
Ce moment m’a profondément marqué. Parce qu’il y avait là une évidence : le beau est une vérité sans démonstration. Il enseigne par la cohérence, par la présence, par la justesse du mouvement. C’est ce jour-là que j’ai su que je voulais me former avec elle.

Aujourd’hui encore, je vois le beau comme une boussole. Il n’explique pas, mais il oriente. Il ne prouve rien, mais il met en accord. Il nous élève doucement, sans démonstration, simplement parce qu’il fait vibrer quelque chose de vrai. Et chaque fois que je le ressens — dans un objet, un geste, une parole — je me dis que c’est la vie qui se montre, discrètement, sous une forme juste.



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